Les oliviers sont souvent les premiers arbres cultivés par des amateurs.
Beaucoup des débutants qui ont réussi à faire vivre ses arbres, et qui sont devenus aujourd’hui des enseignants exceptionnels ont commencé par cultiver des oliviers. Car les oliviers sont l’un des arbres les plus faciles à enraciner, et ils sont aussi très résistants et forts.
Pour les débutants, les erreurs de culture avec ses premiers bonsaïs sont presque inévitables. Mais les oliviers sont si désireux de vivre qu’ils sont capables de surmonter ces erreurs qui tueraient la plupart des arbres des autres espèces. En fait, lorsque nous les cultivons mal, les conifères semblent aller bien, jusqu’au moment qui sèchent. Wow, c’est trop tard ! Mais les oliviers sont tellement forts qu’ils repoussent après les problèmes et bien qu’ils perdent quelques branches, ils nous font cadeau du temps d’apprendre de nos erreurs.
Il faut dire que les oliviers ne sont pas seulement des « bonsaï pour débutants ». Avec leurs formes imprévisibles, leur bois sec extraordinaire, avec l’éclat de leurs petites feuilles luisantes, ils sont capables de pousser pendant de nombreuses années dans un pot à bonsaï, et de devenir des arbres exceptionnelles. Même s’ils ne sont pas soignés à la perfection, les oliviers s’adaptent à presque tout et sont capables de résister à des arrosages un peu trop fréquents, ou même pauvres, tant que le même rythme de culture soit maintenu.
Le bois sec des oliviers est spectaculaire. Bien travaillé et propre, il dure de nombreuses années, même sans ajout de conservateurs. Ce bois sec est précieux, car dans la nature, dans des conditions difficiles, les oliviers poussent très lentement, ce qui rend leur bois très serré et dur. Même lorsque nous les cultivons en pot ou au champ, leur bois a toujours un caractère particulier. C’est vrai, les formes des oliviers ne sont pas aussi tordues que celles des genévriers. Mais au lieu de cela, son impression de robustesse et de durabilité est presque inégalée.
Ils sont de grands compagnons des bonsaïstes. Au fil des ans, les oliviers développent avec leurs cultivateurs une relation étrangement familière, inexplicable. Personne ne le confessera jamais, mais c’est l’une des causes qui nous font continuer à cultiver nos oliviers. Tous les vétérans savent de quoi nous parlons.
Autrefois, au début de leur culture en bonsaï, les oliviers étaient dits « très lents ». Mais c’était une conséquence de ne pas bien les cultiver. En revanche, les oliviers peuvent se former très rapidement, bien plus qu’il n’y paraît. Avec les techniques appropriées, la taille, l’éclaircissement et le pincement en vert, les oliviers se forment avec une vitesse sans précédent. Incroyable pour ceux qui ne les connaissent pas.
Nous avons publié un grand nombre d’articles, de livres et même de magazines sur les oliviers, dans lesquels nous détaillons toutes ces techniques en profondeur. Mais en réalité, bien que nous pensions tout connaître, le plus important est de savoir écouter nos arbres. Les oliviers nous disent avec l’éclat et la couleur de leurs feuilles s’ils sont heureux. Avec la force de leurs pousses, ils nous expliquent si ses racines sont en bon état. Parfois, de petits insectes se nourrissent du bout de leurs pousses. Mais ils sont si évidents qu’il nous est presque impossible de pas les apercevoir. Parfois, quelques cochenilles se cachent parmi ses branches, et elles sont si bien camouflées que nous ne les découvrons que par sa suie. Pendant des milliers d’années, les oliviers ont vécu avec ces ravageurs et ont appris à leur survivre.
Quand nous voyons les anciens oliviers dans nos champs, nous sommes étonnés de leurs formes et de leur force. Et nous ne pouvons cesser d’imaginer tous les paysans qui les ont cultivés. Comment ces gens seraient-ils habillés ? Quelle serait sa langue ?
Peu à peu, ils ont tous disparu, mais les vieux oliviers gardent parmi leurs branches le souvenir et les formes des gens qui se croyaient ses propriétaires. C’est peut-être une façon de partager généreusement avec eux sa presque immortalité.
Maintenant, je veux vous expliquer une chose personnelle.
Depuis de nombreuses années, plus de 30 ans, je travaille dans Mistral bonsaï, et chaque jour je vois d’innombrables arbres précieux. Je dois, en règle générale, ne pas acheter d’arbres au travail. Mais chaque fois que je vois un arbre intéressant que je m’apprête à acheter, c’est toujours un olivier.
Je ne sais pas m’empêcher.
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À propos de l’auteur
Josep Maria Miquel
Josep Maria Miquel est entré dans le monde du bonsaï en 1984. Il a travaillé avec M. Takeo Kawabe sur le projet "Shinpaku". Il a notamment aussi travaillé avec Thierry Font sur les projets "Mates" et "Sabinas", des références dans le monde du bonsaï. Directeur des magazines Bonsái Pasión et France Bonsaï, il a principalement consacré sa carrière à organiser la production chez Mistral Bonsai. En 2011, il a reçu le "Prix Européen d'art bonsaï" à Monaco, le consacrant meilleur professionnel d'Europe.
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